Sensible à la nature des liens, invisibles, qui régissent les rituels entre membres d’une même communauté, Katerina Seda invente les règles d’un jeu social qui influe sur les relations humaines ou les rendent d’évidence plus poignantes. Pour la Biennale, Seda a entrepris de réaliser une œuvre avec les habitants de la commune d’Uhyst en Allemagne du nord. Il s’agit, avec la complicité du village et de ses résidents, de rendre compte ou plutôt de restituer, c’est à dire d’inventer, les comportements et les composantes de l’esprit d’Uhyst. Seda est donc intervenu sur l’environnement et l’imagerie du village, son parc, son manoir et son lac, mais aussi son histoire complexe et les développements touristique et culturel qui y prévalent aujourd’hui. Katerina Seda a ainsi demandé aux habitants d’Huyst de dessiner des vues des différentes maisons du village. Les matériaux employés (crayons, fusains, etc.) sont également exposés. Ce projet fait partie de UBER TAGE_09. Projets artistiques pour la région des lacs de Lusace commissionnés par Susanne Altmann.
Une armée de fantômes défile, tambour battant, sans avancer d’un pouce. Cette grappe d’automates plus ou moins claudiquants porte l’uniforme de la garde royale du sultanat d’Indonésie disparu en 1945. Chaussures, jambières, vestes, couvre-chefs, armes et instruments de musique réduits à leur strict minimum sont reliés à un dispositif électronique qui fait jouer les tambours, entraînant dans leur rythme une silhouette projetée sur le mur. L’installation de Jompet Kuswidananto est-elle une soldatesque mascarade, humoristique ou tragique ? " Unis dans la diversité " : telle est la devise de l’Indonésie, un pays éclaté en une mosaïque culturelle répartie sur des milliers d’archipels. La culture javanaise, dominante dans le pays, hante les oeuvres de Kuswidananto : au lieu de conserver coûte que coûte leur folklore pour en faire une identité close, les Javanais ont su s’approprier au fil des siècles toutes les cultures constitutives de l’Indonésie, devenant ainsi des créoles dans leur propre pays. " Java’s Machine " rend visible les relations culturelles qui agitent l’Indonésie, et interroge les différentes croyances et valeurs qui se superposent aux événements historiques récents du pays.