En 2002 au MACLyon, Sarkis expose Le monde est illisible, mon cœur si. L’exposition se déroule en trois scènes successives d’un mois environ et occupe l’intégralité de l’espace disponible, soit 1200 m2. Chaque scène porte un titre différent : la première s’intitule La Brûlure et présente des œuvres anciennes de Sarkis ; la seconde s’intitule L’Espace de musique et est enveloppée par une musique de Morton Feldman, Symétrie boiteuse tandis que des kilims précieux du XVIIIe au XXe siècle recouvrent l’ensemble des œuvres. La troisième, appelée L’Ouverture, est un forum : œuvres et kilim ont disparu ; à la place, une énorme tuyauterie encercle la salle et souffle du dehors l’air et les sons qui s’y produisent. Au centre, des journaux du monde entier et régulièrement renouvelés sont poussés par l’air du temps qui souffle le chaud et le froid. Ces trois scènes sont composées comme une pièce musicale à partir de trois partitions que l’artiste peut réinterpréter ou dont il peut confier l’exécution à un tiers. Pour la Biennale, Sarkis réinterprète donc son œuvre en conservant les vitraux d’origine mais en modifiant leur taille et leur nombre, et en ajoutant les œuvres suivantes : Eclair et tonnerre, The Drama of the K., Rêve du jour et de la nuit du peintre en bâtiment et Le Son des quatre lumières colorées à l’arrivée. Cette œuvre « nouvelle » est également un forum : tout au long de la Biennale, une programmation conçue par l’artiste et Veduta/Biennale de Lyon convie de orateurs, des musiciens, des chercheurs et des djs à se produire, invitant tous les discours à se croiser. L’œuvre s’intitule La Chaleur.