Refusant de laisser mourir une légende séculaire de La Havane, des dizaines de Cubains se rendent chaque jour sur la tombe toujours fleurie de "La Miraculeuse" pour lui demander la santé, un fils, un voyage, un fiancé ou un appartement. Le tombeau blanc d'Amelia Goyri, décédée le 3 mai 1901, est un lieu de pèlerinage pour les Cubains dans la nécropole de Christophe Colomb, joyau architectural du XIXe siècle. C'est aussi la tombe la plus fleurie du site. Morte en couches à l'âge de 24 ans, Amelia Goyri, une aristocrate d'origine basque, a été inhumée avec son enfant mort-né à ses pieds dans le cimetière Colomb. Son mari, inconsolable, José Vicente Adot, ne put s'empêcher d'ouvrir la tombe trois ans plus tard pour la revoir une dernière fois: il vit le corps intact d'Amelia qui tenait sa fille entre ses bras. Un mythe était né. "Son mari est venu sur sa tombe pendant quarante ans, jour après jour, jusqu'à sa mort. Il frappait sur la tombe pour réveiller l'esprit de sa femme, il méditait et, avec son chapeau contre son cœur, s'en allait sans lui tourner le dos. Un vrai délire d'amour", raconte un historien devant la tombe d'Amelia. Des centaines de plaques de remerciements pour des faveurs obtenues entourent la tombe, gardée par une dévote. Les croyants viennent de partout pour rendre hommage à Amelia, d'aussi loin que le Canada, l'Espagne ou le Venezuela. Le 9 mai, quand Cuba fête ses mères, des centaines, voire des milliers de personnes, viennent fleurir la tombe, certaines lui jouant même une sérénade au violon. Sur l'épitaphe : "Nous demandons à notre seigneur qu'il continue à protéger les esprits, et qu'il nous guide sur le même chemin "
Sa forme est octogonale et elle est toujours utilisée comme le prouve son bel état.