mounir fatmi refuse toujours de céder à une forme acquise, jusqu’à son nom et son prénom dont il ôte les majuscules. Pour la Biennale, l’artiste crée une œuvre composée de vhs dévidées sur un mur dont le rythme régulier des pivots de rembobinage blancs est rendu nébuleux par le flux des bandes vidéo qui serpentent jusqu’au sol et envahissent les photocopieurs situés à proximité. Sur les côtés, des projections vidéo diffusent des calligraphies arabes. Les œuvres de mounir fatmi confrontent des mondes culturels qui se superposent plus qu’ils ne s’affrontent sans jamais vraiment se rencontrer. La question de la duplication des mémoires, de leur usure, et par conséquent du bégaiement des transmissions culturelles et mentales est au cœur de cette œuvre. Le visiteur est invité à utiliser les photocopieurs, mais que conservent-ils de ce jeu ? Une image vide ? La trace vaine d’un rectangle de papier ? Comment aujourd’hui construit-on une mémoire, comment s’écrit l’histoire ?
Torolab est un consortium d’artistes, de designers et de musiciens organisé à la manière d’un laboratoire dont l’objet d’étude concerne les résidents de Tijuana et de la région transfrontalière des états-Unis et du Mexique. Les oeuvres de Torolab sont un mélange de poésie et d’interrogations sur les politiques publiques, embrassant de nombreux phénomènes sociaux, espaces urbains et langages artistiques : les recherches du collectif, pragmatiques, sont avant tout destinées à améliorer la qualité de vie de ceux qui y sont impliqués. Pour la Biennale, Torolab expose " Referential Landscape Table ", un projet consistant à transformer l’espace de la ville de Lyon en un véritable think tank ; un laboratoire qui présente à la fois les oeuvres antérieures de Torolab associées à un nouveau projet intitulé " Homeland " (la patrie). L’installation, composée d’un ensemble de dessins, vidéos, sons et croquis, constitue une proposition pour une réalisation à grande échelle.