Le langar est un repas communautaire sikhe
La religion sikhe, prône les valeurs d’égalité et de partage. Symbole de cette philosophie, le langar est un repas communautaire et gratuit qui réunit chaque jour des dizaines de milliers de visiteurs, toute confession et statut confondus. Midi au Gurdwara Sis Ganj, le temple sikh de Delhi. Une centaine d'hommes et de femmes, de religions et classes sociales diverses, s'installent dans un coin de la vaste cantine attenante au temple. Un vieux sikh prononce l'Ardas, prière qui précède le repas. Puis c'est le signal. Tous se lèvent, se bousculent en riant et courent s'asseoir en rangées sur de longs tapis usés. Ils attendent patiemment que les volontaires viennent servir le riz, les pommes de terre et les lentilles.
Tout le monde est bienvenu au langar. C'est un repas communautaire gratuit pour tous. Pas de distinction de caste, de religion, de sexe ou de statut. En échange chacun peut donner ce qu'il souhaite, s'il le souhaite. Pour marquer l'égalité entre tous, les participants s'assoient par terre en pangat (ligne) et les plats servis sont strictement végétariens, pour éviter d'éventuels tracas liés aux restrictions alimentaires.
Si le langar est universel, il y a quand même quelques règles à respecter : la tête doit être couverte, on distribue un foulard à l'entrée pour ceux qui ne portent pas le turban sikh. Il faut se déchausser, s'asseoir en tailleur et recevoir la nourriture les deux mains en coupelle (la main droite au dessus). Chaque jour de la semaine, le langar de la Gurdwara Sis Ganj accueille quelque vingt mille visiteurs. Des sewadars (aide volontaires), hommes, femmes et enfants, sikhs et non sikhs, travaillent inlassablement au bon fonctionnement de la cantine. Ils préparent les repas, s'occupent du service, font la vaisselle et nettoient le réfectoire. Les sewadars sont l'âme de ce lieu. Dans la philosophie sikhe, ils incarnent le "sentiment de communauté", la disparition de l'ego au profit d'un service pour l'humani